Associé aux plus grands pour des projets d’exception, il occupe une place à part dans le paysage du design international ou peu savent comme lui évoluer avec aisance et force. Le parcours de Patrick Jouin, et de son agence de design, Patrick Jouin iD, a été consacré par une exposition monographique au Centre Pompidou en 2009 et honoré par le prix Compasso d’Oro pour la Pasta Pot en 2011. Plusieurs de ses créations sont entrées dans les collections permanentes de musées dans le monde entier notamment la collection « Solid » au MOMA, qui en 2004 fut la première série de meubles échelle 1 réalisée grâce aux technologies de l’impression 3D.
Patrick Jouin intervient également dans des projets d’architecture intérieure avec son associé Sanjit Manku, au sein de l’agence Jouin Manku fondée en 2006.
En 1998, Patrick Jouin crée sa propre agence et prend en charge des projets dans plusieurs domaines : création de mobilier, architecture intérieure, design industriel ou encore scénographie d’exposition. Il collabore ainsi avec de grandes marques telles que Leucos, Pedrali, Cassina, Kartell, Alessi, Puiforcat ou encore Fermob, Renault, Ligne Roset, Vallauris . Son travail donne une place importante à l’espace et à la lumière. Son style sobre et discret mélange tradition et modernité. En 1999, il rencontre le cuisinier multi étoilé, Alain Ducasse, qui lui confie la réalisation de la plupart de ses restaurants : le Plaza Athénée à Paris, le Spoon Byblos et le Mix à New York et à Las Vegas. Il signe également le réaménagement du restaurant gastronomique Le Jules Verne situé au deuxième étage de la Tour Eiffel et la décoration de la boutique du bijoutier Van Cleef & Arpels, située place Vendôme. Quand il crée des objets, il aime utiliser des technologies très sophistiquées. Pour lui, « la technologie permet de fabriquer ce qui semblait hier impossible. Cela change beaucoup de choses pour les designers ».
Je crois énormément à l’intuition, qui vient mélanger de l’animal en nous; de l’expérience, de l’intuition.
Avant le dessin, il y a la personnalité de l’objet, le caractère, l’aura que l’on souhaite lui donner. Quand on dessine une pièce, on dessine un personnage muet qui vient changer l’ambiance et l’atmosphère d’un espace. Par le tracé, on vient donner une âme à un objet fonctionnel, et cette personnalité aura ensuite un impact dans la pièce qu’il habite. Une chaise, impertinente, drôle, sérieuse, chic…
Le processus de création, les étapes nées à la suite du premier croquis, de la conception, à l’élaboration de maquettes et de prototypes, les modifications et essais qui constituent les développements jusqu’à l’industrialisation et à la production, sont toutes aussi importantes que le premier croquis. Ce croquis lance la discussion entre l’éditeur et le designer, et ces différentes étapes viennent nourrir le projet jusqu’à l’objet final.
C’est là où la proposition du designer et les savoir-faire de l’éditeur se rencontrent afin de proposer une pièce qui a du sens, qui va marquer les individus et les accompagner dans leurs quotidiens. Les technologies dont disposent Pedrali, en termes de métal, de bois ou de plastique, combinées à l’emploi de machines à commandes numériques, permettent de pousser les matières dans leurs retranchements. Ces possibilités techniques constituent le point de départ de tout projet et narrent les possibilités.
Ici, le dessin témoigne d’une volonté, d’une proposition, qu’il s’agisse d’une bienveillance dans le choix des matières, de leur consommation, de leur durabilité ou de l’usage même de cette création. L’objectif est de créer une pièce avec une personnalité, qui par ses courbes, ses coupes, ses matières, son esthétisme même, matérialise l’intention du designer et de l’éditeur, puis la volonté de l’individu qui la choisi pour être le témoin de son quotidien, celle qui vient donner du caractère à un espace.
Retrouvez la vidéo de l’exposition ici.