Diplômé de l’École nationale supérieure d’art de Nice en 1985, Christophe Pillet rejoint ensuite Milan pour étudier auprès des plus grands à la Domus Academy. Il en sort diplômé en 1986.
Installé à Milan, il collabore pendant quatre ans avec Michele De Lucchi, Carlotta de Bevilacqua et Martine Bedin. Il rejoindra ensuite Philippe Starck à Paris de 1989 à 19935. Il crée son agence à Paris en 1993. Élu créateur de l’année en 1994, il a reçu depuis de nombreux prix.
Architecture, objets, mobilier, direction artistique : sa signature est invariablement associée aux plus grandes marques et à des projets dont le poids et le prestige ne cessent de croître.
Qu’il s’agisse de la transformation des boutiques Lancel en France et dans le monde, de la conception de l’hôtel Sezz à Saint-Tropez, de l’hôtel Sahrai et du restaurant Maison Blanche à Fès, ou de la création de stands pour Renault lors de salons automobiles internationaux, l’ampleur et la variété de ses projets ont un point commun, indépendamment de l’échelle. Que ce soit en tant que directeur du design pour Lacoste, ou dans le cadre de collaborations à long terme avec Driade, Cappellini et Emu, les interprétations réfléchies de Porro témoignent d’un chic de haute voltige, qui se distingue à la fois par sa précision et sa rigueur.
S’il existe un style Pillet, c’est celui de l’efficacité et du service, au sens de la fonctionnalité : la capacité de cristalliser, dans le projet, l’excitation de la proposition. Des collaborations au fil du temps, comme celles avec Catherine Malandrino et Jean Claude Jitrois, signifient son interaction avec le monde de la mode, un domaine particulièrement dépendant de l’art de la séduction.
Les œuvres de Pillet témoignent également d’une capacité, encore rare en France, à obtenir une reconnaissance à l’échelle mondiale (au Japon, aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne). La traduction sensible et matérielle d’un rapport heureux au monde – qui, logiquement, se moque des frontières.
Les collections imaginées par Christophe Pillet sont majoritairement d’origine italienne. Il y avait certainement peu de lieux aussi magiques que Milan pour les créateurs dans les années 80. Le commerce en Italie n’a jamais cessé d’être une affaire de famille, où les grandes entreprises restent fidèles et où l’idée de la rencontre est encore privilégiée.
Après avoir obtenu son diplôme de l’Académie Domus (master class), il fait partie du groupe Memphis (en tant qu’assistant de Martine Bedin, et Michele De Lucchi), lorsqu’ils sont à l’avant-garde d’une nouvelle approche du design.
De retour à Paris, Pillet participe au développement de l’agence Starck, à l’époque où les intérieurs des hôtels américains et la brosse à dents font l’objet d’une réinvention majeure.
En 1993, Christophe Pillet créé sa propre agence. La même année, il est nommé « Designer de l’année » au Salon du Meuble de Paris, et sa carrière indépendante est lancée.
Sa personnalité et sa carrière présentent des caractéristiques distinctives. Tout en étant issu d’une école d’art (il a étudié à Nice), il s’est d’abord lancé dans une carrière musicale : il en a gardé le goût de certains rythmes et signatures temporelles, ainsi qu’une recherche d’harmonie. Déplacement, voyage, transit, l’intérêt pour le mouvement n’a jamais cessé d’être présent.
Le design accueille cette volonté d’ubiquité, celle de gagner en intimité avec une problématique ainsi que la plus grande distance possible, créant ainsi les conditions de l’innovation. En témoigne l’attention désormais portée à l’architecture dans les projets de l’agence, ou l’accent mis sur les projets » modestes « , où le caractère pratique et l’économie sont exclusivement privilégiés par rapport à tout autre critère. Au mouvement répondent les rencontres et la curiosité ; entre dissipation et concentration, fantaisie et rigueur, elles sont une source inépuisable de richesse dynamique pour les projets, comme pour leurs développements internationaux.
Je ne cherche pas l’extraordinaire, mais à révéler ce qu’il y a de beau et émouvant dans l’ordinaire.
Christophe Pillet qui était au commande, il y a 20 ans, lors de la conception du vaisseau avignonnais de RBC, rassemble des projets aux typologies, aux échelles et aux contextes très différents.
A l’époque, lorsqu’il imagine le showroom RBC d’Avignon, Christophe Pillet se dit qu’il faut sublimer les produits des grandes maisons qui seront présentés dans ce lieu. Il conçoit donc un présentoir ou plutôt chaisier « qui devra être à la hauteur des pièces qui y seront présentées ».
Pour cela, Christophe Pillet fait le choix de matériaux nobles, industriels, avec un côté « technicien », mais durables dans le temps. Tout en conservant un style relativement distant, pour faire la part belle aux meubles présentés.
Son souhait : faire de ce showroom un endroit pérenne, qui perdure dans le temps, et ne soit pas seulement un projet de mode ou à la mode.
Pari réussi: 20 ans plus tard, le lieu n’a pas pris une ride !